Tour à tour entrepreneur minier, collectionneur d'art et protecteur des espèces animales en voie de disparition, le milliardaire américano-suisse Thomas Kaplan est de plus en plus proche du prince héritier d'Abou Dhabi Mohamed bin Zayed al-Nahyan (MbZ). Kaplan, qui expose en ce début 2019 sa collection d'art hollandais au Musée du Louvre d'Abou Dhabi, a été personnellement désigné en 2017 par MbZ pour piloter l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH). Cette organisation dédiée à la sauvegarde du patrimoine menacé par Daech et ses alliés, qui mène actuellement des opérations à Mossoul en Irak, avait été initiée par l'homme fort des Emirats au côté de François Hollande.


A l'ombre de cette alliance avec MbZ se cachent des enjeux beaucoup plus stratégiques. Au fil des années, Kaplan a en effet développé un empire minier, à partir de sa société d'investissement Electrum Group - du nom de l'alliage d'or et d'argent dans lequel les premières pièces de monnaie furent frappées - dans laquelle le fonds souverain émirati Mubadala a lui-même investi. Le milliardaire né en 1962 a en parallèle fondé des groupes de pression et philanthropiques extrêmement bien connectés, qui opèrent en grande partie au Moyen-Orient. Kaplan s'est doté ainsi d'un arsenal d'influence d'ampleur, tout entier tourné vers l'Iran et ses frontières, et, dans une moindre mesure, la Chine. Ce qui ne manque pas d'intéresser les maîtres-espions occidentaux.

Pour ce faire, Kaplan, dont le père Jay Kaplan était un entrepreneur basé à New York, puis en Floride, s'appuie sur un influent entourage tissé dès ses premières années au sein du prestigieux - et onéreux - internat suisse Le Rosey. Parmi ces fidèles amitiés, Kaplan compte plusieurs puissantes lignées, dont la famille israélienne de son épouse, les Recanati, les Saoudiens Khashoggi et les industriels allemands Thyssen.

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