A la tête du fonds d'investissement sino-français Cathay Capital fondé en 2006, l'homme d'affaires chinois Cai Mingpo s'impose de plus en plus comme le guide privilégié des groupes français sur le très convoité marché chinois. Son fonds est d'ailleurs soutenu par la banque publique d'investissement, Bpifrance, ainsi que par la China Development Bank (CDB).


Cai Mingpo, fondateur du fonds d'investissement Cathay Capital, a été mis en orbite dans les affaires par Thierry de La Tour d'Artaise, le PDG de SEB, dont il a permis l'implantation du groupe en Chine. Né en 1969, Cai Mingpo s'est bâti un imposant carnet d'adresses, tant à Paris qu'à Pékin. Il a recruté des poids lourds de la haute administration française, comme l'ex-directeur du Trésor Bruno Bézard. En Chine, Cai Mingpo bénéficie d'une certaine mansuétude du Parti communiste chinois (PCC), qui surveille de près tous les investissements étrangers. Et ce particulièrement dans la province du Hubei. Les grands projets de Cathay avec Total dans le pays se sont ainsi réalisés grâce à des pontes du PCC de cette province : Zhou Aiqin, qui cultive des liens avec la recherche militaire, et Li Yuanchu, spécialisé dans la mise en œuvre des grands programmes de "transferts de technologies" du gouvernement. Tous deux sont régulièrement soupçonnés par le gouvernement américain d'être partie prenante des campagnes d'espionnage économique chinois.

De même, Cathay s'est rapproché du fonds parapublic Hubei Yangtze River Industry Fund (YRIF) pour développer Cathay CarTech, un fonds dédié aux start-ups dans l'automobile, dans lequel l'YRIF a investi avec l'équipementier Valeo. Cette proximité du fonds avec les autorités du Hubei pourrait se retourner contre lui : le secrétaire du parti de la province, Wang Hanbing, président exécutif de l'YRIF, est depuis janvier sous les fourches caudines de la Commission centrale de contrôle de la discipline (CCDI), le bras armé anti-corruption du président Xi Jinping, et a été démis de toutes ses fonctions.