La tentative de rachat du groupe de défense ukrainien Motor Sich par Beijing Skyrizon Aviation, contrôlé par Wang Jing, a affolé Washington, qui fait tout pour l'empêcher de passer aux mains de Pékin. Car l'homme d'affaires, tout en affirmant opérer seul, est proche des dirigeants chinois ainsi que du secteur de la défense, notamment via son entreprise de télécommunications Xinwei.


Entré en pleine lumière en Occident lors de son raid sur le groupe ukrainien de défense Motor Sich en 2017, l'homme d'affaires chinois Wang Jing, né en 1972, marie avec habileté les ambitions militaires de Pékin avec ses propres intérêts commerciaux. Sa prise de participation dans Motor Sich, via sa société Beijing Skyrizon Aviation, a soulevé un conflit militaro-industriel majeur à Kiev. Washington est entré en scène pour ne pas laisser cet actif stratégique tomber dans l'escarcelle chinoise. L'administration de Donald Trump cherche toujours, début 2020, des investisseurs à même de prendre des parts de Motor Sich. Même Erik Prince, l'ancien patron de la société de sécurité Blackwater crédité d'une grande influence à la Maison blanche, se montrerait intéressé, tout comme l'ancien agent commercial au Moyen-Orient du groupe français Thales, Nabil Barakat. De son côté, Kiev fait tout pour ralentir la prise de contrôle de son groupe phare de défense, le service de renseignement intérieur, le SBU, multipliant les mesures dilatoires. Selon les derniers rapports, les autorités s'apprêtent à trancher : l'organe antitrust ukrainien devrait bloquer le rachat de Motor Sich par Skyrizon courant mars 2020.