Dominique de Villepin fait depuis 2008 fructifier ses réseaux d'affaires, constitués en près de trente ans passés à l'ombre du pouvoir. Son cabinet d'avocats, Villepin international, ouvert en avril 2008, est dédié à cette nouvelle activité de facilitateur de business. L'ancien premier ministre de Jacques Chirac de 2005 à 2007 reste très discret sur le nom de ses clients et la nature de ses missions, et certains de ses voyages demeurent nimbés de mystère. Ainsi, qu'est-il allé faire en Iran en 2008 auprès de l'ancien président Ali Akbar Hashemi Rafsandjani, ou bien en Azerbaïdjan, en février 2013, où il a rencontré le président du pays, Ilham Aliyev ?


Conseil de sociétés françaises à l'étranger

Dominique de Villepin intervient pour le compte de grandes entreprises françaises comme l'équipementier Alstom, dirigé par Patrick Kron, et le pétrolier Total, piloté par son vieil ami Christophe de Margerie. Ces groupes ont noué avec Villepin international des contrats de long terme. L'ancien diplomate, issu de la promotion Voltaire de l'Ecole nationale d'administration (ENA), aide ces entreprises dans deux zones qu'il connaît de longue date : l'Amérique du Sud et le Moyen-Orient. Ses carrières, diplomatique puis politique, l'ont amené à connaître et à se faire apprécier de plusieurs chefs d'Etat de ces deux régions, de Hugo Chavez, décédé le 5 mars 2013, au Venezuela, à Hamad Bin Khalifa Al Thani, l'émir du Qatar, en passant par Cristina Kirchner, la présidente argentine.

Et vice versa

Mais Dominique de Villepin conseille également depuis peu des firmes étrangères désireuses de s'implanter en France. Il intervient ainsi pour le compte de la Qatar Foundation de la femme de l'émir, cheikha Mozah, la holding du clan japonais Nambu, qui dirige le géant de l'intérim Pasona, et des groupes sud-américains.

Dominique de Villepin s'est entouré d'une garde rapprochée constituée d'hommes d'affaires, de redoutables avocats et de diplomates aguerris. Tous ont en commun une certaine fascination pour leur "grand homme".

Un tropisme politique toujours entretenu

Au-delà des affaires, Dominique de Villepin n'a jamais coupé les ponts avec la politique française pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. De fait, au moment où la presse n'avait pas de mots assez forts pour décrire la haine entre ces deux hommes, ceux-ci se rencontraient occasionnellement, que ce soit pour évoquer la politique intérieure ou les opérations de Dominique de Villepin. Parallèlement, ce dernier appelait régulièrement Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée de 2007 à 2011, quand il allait à la rencontre d'officiels étrangers, ne serait-ce que pour le tenir informé de ses faits et gestes.