Aaron Frenkel est aujourd'hui l'un des agents commerciaux les plus influents dans l'espace post-soviétique. En premier lieu, il facilite, via sa société Loyd's Aviation Group (qui n'a aucun lien avec l'assureur britannique Lloyd's), la vente d'appareils de sociétés aéronautiques occidentales (Dassault, Cessna, Embraer, Pilatus) sur les marchés d'Europe de l'Est et de la communauté des Etats indépendants (CEI, ex-URSS). En outre, lorsque celles-ci choisissent de s'implanter durablement dans cette zone, il intervient pour qu'elles puissent conclure des partenariats avec des firmes locales et se rémunère en entrant au capital de la joint-venture ainsi créée. De nationalité israélienne, Frenkel compte plusieurs groupes de ce pays parmi sa clientèle, notamment le leader israélien de l'aéronautique, Israel Aerospace Industries (IAI). Il a ainsi permis à IAI, dirigé par son ami Moshe Keret jusqu'en 2006, de conclure des grands contrats dans les pays d'Europe de l'Est. Il a également facilité des ventes à l'export pour un concurrent d'IAI, EMIT, dirigé par Ephraïm Menashe. Aaron Frenkel a lui-même investi, dès le début des années 2000, dans la commercialisation - et depuis également dans la fabrication - de drones, via sa propre société, UVision, basée en Israël.

Si Frenkel intervient en priorité dans l'ex-bloc soviétique, c'est qu'il y est implanté depuis près de trente ans. Il s'est installé en Pologne à la fin des années 80, après que sa confiserie située à Bnei Brak, près de Tel Aviv, a fait faillite. Il avait alors remarqué que la majorité des juifs de la région, après la dislocation du bloc communiste, faisaient exactement le chemin inverse. En collaboration avec l'Agence juive pour Israël (AJPI) et son partenaire, l'Israélo-Libyen Walter Arbib, il a organisé les vols de migrants en direction d'Israël. Il s'est assuré à cette époque de solides amitiés, tant au sein de l'appareil d'Etat polonais (il y a notamment tissé des liens avec l'homme du renseignement, le général Slawomir Petelicki), que du côté israélien, où il a développé des relations étroites avec l'ancien premier ministre Shimon Peres, dont il est resté longtemps l'un des principaux bailleurs de fonds.
Mais Aaron Frenkel ne soutient pas financièrement que son ami Peres. Même s'il vit dorénavant à Monaco avec sa femme, l'ancienne vice-ministre croate du commerce Maja Brinar, il reste très attaché à Israël et à son identité juive. Il finance des centres culturels juifs à l'étranger - il préside celui de Monaco -, un réseau de centres d'apprentissage de la culture juive dans le monde nommé Limmud International ou encore le Museum of Arts de Tel Aviv. Grand collectionneur d'art (et de cravates !), Frenkel est même un des administrateurs de ce musée.

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